Chez le constructeur aux trois
diapasons, le X-Max est un modèle stratégique. Avec près de 35 500
unités vendues en 4 ans sur le marché français, il ne saurait en être
autrement. Et pourtant, l’engin n’est pas donné (4 199 € et toujours pas
d’ABS, même en option). Mais comme le fameux Yamaha T-Max, ce prix haut
placé n’a aucune incidence sur ses volumes de vente. Et on devine
pourquoi : l’un et l’autre n’ont pas d’équivalents. Sur le segment
deux-roues 125 cm3, lorsque l’on désire conduire ce qui se fait de mieux
avec le seul permis B, sans pour autant aller vers le trois-roues MP3
certes plus puissant, mais bien moins vif et pratique, le X-Max est
incontournable. Avec cette évolution 2010, il devient même imparable.
Répondant aux critiques formulées à l’encontre de l’ancien GT, cette
nouvelle mouture offre des réponses adaptées, en particulier aux désirs
des usagers français.
French touch
"Yamaha France est le premier
représentant du constructeur japonais en Europe", déclare Eric de
Seynes, le nouveau PDG de l’entreprise hexagonale. Il est donc logique
que les Français aient une certaine influence sur les décisions de la
maison mère au Japon, notamment sur ce X-Max que nous affectionnons tout
particulièrement. Du coup, concernant l’évolution du confort, notre
souhait de pouvoir adopter une position plus agréable a été entendu. Le
scooter possède dorénavant des espaces dans son tablier, afin de pouvoir
y positionner les pieds plus en avant. La nouvelle assise, aplanie,
préserve les reins grâce à son petit dosseret de maintien. Les
amortisseurs ont également évolué. La fourche est plus progressive,
quant aux ressorts des combinés arrière, ils sont réglables sur quatre
positions et offrent une réponse moins brutale. Attention tout de même,
le X-Max 2010 n’est pas pour autant devenu le "Pullman" de la catégorie.
Ce scooter est encore très rigide et parfois, sur le pavé ou même à
deux, il continue d’apparaître inconfortable face à d’autres références
du segment GT, comme le Honda S-wing ou le Suzuki Burgman. Afin de lui
conférer son caractère sportif et sa remarquable tenue de route, il
fallait bien faire quelques concessions.
Tenue de route impériale
Le X-Max 125 a beau gagner en
souplesse, il n’en demeure pas moins rigoureux. Pour accroître sa
précision sur l’angle autant que sa stabilité à haute vitesse, son cadre
est rigidifié dans sa partie inférieure. Avec telle ossature, nul autre
scooter ne parvient à offrir autant de sérénité. Même si son pilote
désirant s’offrir quelques sensations emmène le 125 cm3 dans ses
derniers retranchements, la réponse du X-Max est toujours positive. Les jantes de 15 pouces
à l’avant et 14 pouces à l’arrière offrent un compromis idéal entre
stabilité sur l’angle et vivacité. Comme l’ancien modèle, le GT Yamaha
2010 s’adapte donc à tous types de terrain. Nullement pataud en ville,
grâce notamment à une bonne répartition des masses et à un centre de
gravité placé assez bas, il s’en sort avec la mention très bien sur les
voies (assez) rapides. A "haute" vitesse (soit 126 km/h compteur), on
note un changement dans la protection des jambes aujourd’hui préservées.
Le capotage monobloc avant dévie correctement le flux d’air à ce niveau
là, en revanche persistent les turbulences au niveau du casque et des
épaules. Pour freiner les ardeurs de ce GT, le mordant des freins est
toujours aussi bon. A l’avant comme à à l’arrière, ils se dosent
aisément et font preuve d’endurance.
Moteur en progrès ?
Ainsi mis en confiance, on peut
jouir des prestations de sa mécanique légèrement optimisée. Pour un
meilleur refroidissement, le nouveau X-Max voit tout d’abord le volume
de son radiateur augmenté (il passe de 300 à 343 cm3). Le volant
magnétique diffère, et la cartographie d’injection, elle s’adapte.
Yamaha souligne une amélioration notable à bas et mi-régimes, ainsi
qu’un meilleur rendement, permettant à la mécanique de se satisfaire
d’un peu moins de carburant. Lors de cette première prise de contact,
nous n’avons pu établir sa consommation. Mais comme nous avons eu plus
longuement le guidon du nouveau MBK Skycruiser entre les mains, son
jumeau, nous pouvons attester de ce gain, même si nous considérons qu’il
est vraiment infime. Quant à l’amélioration de couple, elle est
difficile à quantifier. Le X-Max est véloce au démarrage et les à-coups
semblent moins prononcés que par le passé. Bref, l’agrément moteur n’en
est que meilleur.
Proche des standards automobiles
Pour satisfaire une clientèle haut
de gamme, le X-Max devient plus luxueux. Sa finition est en hausse, ses
plastiques autant que ses composants de qualité. Le tableau de bord devient remarquable : proche de celui qui équipe le T-Max, il
dispose maintenant d’un compte-tours
(certes inutile en raison du variateur), d’un large bloc à cristaux
liquides et d’un
rétro-éclairage rouge. Son coffre est capable d’engloutir deux casques
intégraux. Pour les déplacements quotidiens, comme les petites virées en
week-end, la capacité d’emport peut également être augmentée grâce à la
très large boîte à gants placée dans le tablier. L’équipement nous
semble parfait. Il ne manque plus qu’un éclairage de coffre et surtout
un système d’assistance au freinage pour que le nouvel X-Max obtiennent
un 10/10. Heureusement, Yamaha nous certifie que l’option ABS devrait
très rapidement être disponible, vraisemblablement lors du 2ème semestre
2010. Avec ou sans ce système, la marque prévoit de toute façon une
hausse conséquente des ventes de X-Max cette année. Le succès du nouveau
modèle 250 cm3
sorti fin 2009 augure en effet du meilleur pour la cylindrée 125.
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